trump junckerApparemment, il n’a pas été question que de soja dans le fameux deal de juillet dernier, dit du « Jardin des Roses », entre Trump et Juncker. On voit en effet tout d’un coup la Commission européenne demander aux Etats membre un mandat de négociation OMC, pour élargir les importations par l’UE de viandes bovines US non traitée aux hormones. Elle a commencé à consulter les Etats membres pour l’obtention de ce mandat..

Les USA essaient depuis plus d’une décennie d’obtenir la libéralisation de leurs exportations de viandes bovines, y compris celles produites avec des hormones de croissance. Dans les années 2009 à 2014 les l’UE et les USA ont décidé un « mémorandum of understanding » selon lequel l’UE autorise l’importation de 45 000 t par an de viandes bovines sans hormones, parmi lesquelles le bœuf des USA. Les Américains se partagent actuellement ce contingent avec l’Argentine, l’Australie, et le Brésil.

Mais lors de la rencontre à Washington, Trump et Juncker ont annoncé que l’UE serait dorénavant un plus grand acheteur de produits agricoles US. Dans ce que Junker a voulu comprendre comme concernant uniquement le soja pour l’alimentation animale, Trump voit par contre la possibilité d’offrir enfin à ses farmers l’occasion d’augmenter toutes les exportations agricoles américaines vers l’UE., et d’abord la viande bovine.

La Commission voudrait obtenir un mandat de négociation de la part des 28 chefs d’Etats et de gouvernements lors de leur prochain sommet, pour pouvoir réorganiser le quota d’importations de viandes bovines sans hormones.

On soupçonne Junker de vouloir plus, et de préparer de nouvelles conditions d’importation pour toute l’agriculture américaine. Du côté du Commissaire à l’agriculture, on rejette ces suppositions « infondées », et l’on indique que le quota total d’importation de ces viandes bovines n’augmentera pas.

Les observateurs bruxellois estiment que Juncker, qui veut éviter une guerre commerciale avec les USA, voudrait leur accorder un quota plus important de viande bovine sans hormone, mais sans changer le quota global européen. Autrement dit : en rognant sur les quotas australien et argentin. Dans un bon deal à la Trump, il y a toujours des perdants. Vae victiis !

AM