DBV 2019En ouverture du Bauerntag 2019, qui s’est déroulé les 26 et 27 juin 2019 à Schkeuditz, près de Leipzig en Saxe, le président du DBV, Joachim Ruckwied (58 ans), a donné le ton : « Les agriculteurs allemands sont prêts à apporter leurs contributions pour le climat, et à répondre aux demandes sociétales comme le bien-être animal. Nous sommes des parties prenantes dans les solutions à apporter à ces problèmes. Les polarisations et les accusations réciproques n’apportent rien. » Pour preuve, commente le président du DBV, les avancées réelles en matière de tierwohl, labels, fumures, bordures écologiques etc.

L’agriculture ne peut pas faire seule ce chemin, dit-il. Il nous faut un cadre général économique et politique fiable, et surtout les soutiens importants des élus politiques. Nous avons déjà fait beaucoup, nous pouvons encore plus pour la biodiversité, mais il faut aussi que l’on reconnaisse ce qui a déjà été fait. Il s’est montré inhabituellement prêt aux compromis, en disant « il faut que nous entrions en discussion avec la société et la politique ».

Pour lui, la nouvelle PAC doit devenir plus verte en Allemagne, « si l’on veut un avenir ». Disant cela il a en même temps tracé la ligne rouge à ne pas franchir : la PAC ne peut verdir qu’en préservant l’avenir des agriculteurs eux-mêmes! « Comme paysan, je suis réaliste » a-t-il conclu sous les ovations de cette assemblée de délégués syndicaux « Il faut que nous fassions des offres à la société, pour éviter que la vague verte ne nous emporte ». 

Ce discours, et cette approbation apparente, traduit aussi l’attente de cette ouverture plus ou moins impatiente qu’on ressent depuis quelques temps chez les plus jeunes responsables agricoles.

Dans le reste des discussions consacrées au climat et à la biodiversité, on relève : la colère contre la surdité du gouvernement face à la revendication de réserves défiscalisées anti-crises, ou contre la position Merkel peu favorable à l’agriculture concernant les négociations Mercosur. Le congrès a adopté une motion en faveur du maintien général de la biodiversité.
Reste au total : plus d’ouverture agricole, aux thèmes qui agitent la société allemande plus fortement qu’ailleurs en UE. AM