Klockner 5C’est la ministre fédérale de l’agriculture Julia Klöckner qui avait installé l’année dernière une commission dite Borchert, du nom de l’ancien ministre CDU qui la préside.

Mission : faire des propositions de reconversion des élevages allemands.

Cette commission comprenait des scientifiques, des représentants de l’économie et des éleveurs, des défenseurs des consommateurs et des représentants des protecteurs des animaux et de l’environnement. Elle vient de rendre sa copie. 

La commission propose un développement continu des élevages allemands dans le cadre d’une stratégie à long terme, en tenant compte des exigences techniques et des attentes de la société en matière de protection des animaux et de la nature.

La commission se base sur les contraintes du label volontaire d’Etat pour le bien-être animal.

Rappelons que ce label prévoit :

- au niveau 1, plus de place et du matériel de « distraction » pour les animaux,
- en niveau 2, de la place supplémentaire et des contacts avec le climat extérieur,
- et en niveau 3, encore plus de place qu’aux niveaux 1 et 2, et des parcours extérieurs, des pâtures, etc. 

Le calendrier proposé par la commission prévoit en 2020 l’introduction du label Tierwohl pour les porcs, et en 2021 pour les volailles, les élevages laitiers et de viandes. 

En 2025 introduction du label au niveau européen, obligatoire pour obtenir des aides, et l’adaptation de la politique des aides aux objectifs du label. 

En 2030, pour tous les animaux le niveau1 devient le minimum et en 2040 le niveau 2 sera le minimum obligatoire pour les aides. 

Pour financer cette stratégie dont le coût estimé est 30 Mdrs € d’ici 2040, la commission Borchert propose la taxation des viandes et des produits laitiers. Les taxations proposées : 40 cts sur le kg de viandes, 2cts sur le kg lait et d’œufs, 15 cts sur les fromages les beurres et les poudres.
Les coûts du bien-être animal doivent être portés par le consommateur, et le produit des taxes doit servir à compenser au moins 80 % des coûts supplémentaires dans les bâtiments et la conduite des élevages.

Pour le moment, il y a plus de critiques que de soutiens à ces propositions. On craint fort que l’argent ne parvienne jamais aux éleveurs, si la politique agricole ne suit pas, concernant les marchés en particulier. D’autres considèrent que c’est une erreur de financer durablement des couts supplémentaires avec des impôts.

Dans les organisations sociales on dénonce le fait qu’un impôt sur la consommation pèse sur les plus faibles revenus, et n’aide pas pour autant les paysans. Tout cela n’apporterait guère plus de qualité, dit-on, et il vaudrait mieux redistribuer autrement les aides directes.