désossVDV, la Fédération de l’industrie de la viande (Verband der Fleischwirtschaft), a soumis in extremis au gouvernement un plan en 5 points, pour éviter une application plus brutale des décisions gouvernementales en préparation. Le ministre du travail Hubertus Heil avait annoncé vouloir en finir avec le travail détaché et fixer des pénalités à 30 000 € en cas d’infraction. 

En gros, il s’agit d’appliquer obligatoirement ce qui a été convenu en 2014 et en 2015 comme engagements volontaires des entreprises, concernant les conditions d’emploi et de logement des travailleurs détachés.

On l’a bien compris ; le pire pour VDV serait une interdiction des détachements de travailleurs dans la seule branche de la viande.

 

Les 5 points de la proposition VDF sont:

- suppression des possibilités actuelles d’emplois détachés aux conditions prévues dans les règles, et ce pour toute la branche viandes : abattage, découpe, transformation. Motif : ces conditions d’emploi conduisent à reconduire dans leur pays d’origine les salariés qui arrivent malades, ou les salariés détachés devenus malades. Tous les salariés doivent être employés sur la base des règles des assurances sociales allemandes. Cela devrait aussi être envisagé également pour d’autres branches.
- tous les engagements volontaires qui ont été pris concernant les logements des salariés détachés doivent être rendus obligatoires.
- la Fédération se dit prête à des discussions sur les renforcements de règles de logement des travailleurs détachés (densité d’occupation, équipements etc.)
- établir clairement par la loi le droit et l’obligation pour l’entreprise viandes, de vérifier les conditions de logement vis-à-vis du concessionnaire.
- ce même droit et devoir de contrôle sur les horaires de travail doit être attribué à l’entreprise qui concède le travail.

Ndlr : bien joué ! Avec cette proposition, les abattoirs allemands orientent la négociation vers les conditions de logement et d’affiliation sociale, dont ils ne sont pas directement responsables. Mais rien sur les salaires de ces travailleurs venus des pays pauvres de l’Est européen, dont le bas niveau constitue l’un des avantages disproportionnés de la filière allemande par comparaison avec ses concurrents de l'UE.