crispLes sècheresses, les maladies végétales, les nouveaux nuisibles surviennent avec les modifications du climat Mais pour mettre sur les marchés de nouvelles plantes qui pourraient y résister, il faut de longues années de développement avec les méthodes courantes. Trop lentes, pour suivre les changements du climat.

Or on fait obstacle, notamment en Europe, à l’utilisation des nouvelles techniques de Génome Editing, avec de gros boulets politiques et juridiques à leurs pieds. Elles peuvent pourtant accélérer et préciser les adaptations.

Les sécheresses, au minimum, diminuent les rendements, avec des récoltes forcées prématurées, alors qu’il faudrait les augmenter partout pour assurer la sécurité alimentaire. Ce ne sont pas les seules conséquences des températures moyennes en hausse.

Depuis 1960 les insectes nuisibles progressent dans le monde de 2,7 km par an vers le Nord. Cela peut vite finir par faire mille km avec certaines augmentations de température annoncées. Ces insectes sont présents plus longtemps dans la période végétative, et se multiplient en plus grand nombre. Par exemple, cette année, le bostryche donne une sérieuse alerte. 

Les maladies végétales causées par les agents pathogènes, bactéries, virus, ou champignons, migrent aussi au Nord. Sans parler de certaines maladies qu’on ne parvient pas à maîtriser. Un réseau de scientifique américains indique qu’avec chaque augmentation de 1degré Celsius de température moyenne, on perd jusqu’à 25 % de rendement dans des grandes cultures vitales.

L’agriculture est devant un défi d’adaptation, dans ses techniques de culture, dans l’irrigation, la digitalisation et l’utilisation des intrants. Mais l’essentiel des possibles adaptations est aux mains de l’industrie de la sélection végétale. Les méthodes classiques, avec rétrocroisements, sont longues, trop longues pour réagir aux apparitions de nuisibles et de maladies végétales. Il faut parfois de 20 à 30 ans selon les végétaux pour obtenir des résultats probants.

Le génome contient des moyens d’amélioration, en mettant en action certains gènes, en stoppant l’action d’autres, ou en changeant leurs actions, sans introduction de gènes étrangers et sans traces dans le résultat final. Les publications scientifiques et les prise de position des scientifiques s’accumulent. Dans les grands pays concurrents de l’UE, on applique déjà ces techniques, considérées comme non dangereuses.

Mais en UE, elles ont à lutter contre l’image que l’on a fabriquée aux OGM, et que faute d’autre dispositions législatives on leur applique aussi. On leur a mis, on leur met encore d’énormes boulets politiques et juridiques aux pieds, tout en scandant la nécessité de gagner contre le réchauffement climatique.

Quand l’Europe verra-t-elle enfin clair, quand donnera-t-elle une ouverture favorable à ces voies de recherches ? Juste avant la pandémie, quelques initiatives, à la Commission et au Parlement, avaient semblé encourageantes. Le Covid 19 les a-t-elles tuées, elles aussi ? AM