palmeölOn vote le 7 mars dans la Confédération helvétique sur un projet de libéralisation des échanges avec l’Indonésie. En fait, tout tourne autour de l’huile de palme. Et ce débat politique suisse aura certainement des suites en UE.

C’est la destruction de la forêt tropicale sur Bornéo qui est au centre des débat enflammés qui ont lieu à l’initiative du collectif « Stop Palmöl !» créé autour du viticulteur bio genevois Willy Cretiny, collectif qui diffuse partout cette affiche d'un orang-outang perdu.

Les opposants au projet d’accord disent qu’en Europe nous avons toutes les huiles végétales voulues, et qu’il faut arrêter de détruire les forêts primaires d’Indonésie, et leur faune comme les orangs-outangs. De leur côté, les promoteurs du projet s’efforcent de séparer les importations d’huile de palme des déboisements de forêts tropicales.

Ce projet n’autorise que des importations d’huiles certifiées et des quantités à tarifs douaniers particuliers, en quantité limitée. Etonnant, le syndicalisme agricole suisse, « Bauernverband », est pour l’approbation du projet : il ne voit guère de concurrence avec l’huile de colza ou de tournesol suisse. Il souligne les critères de durabilité qui y ont été retenus dans le projet et relève que les huiles doivent être certifiés par RSPO « Round Table on Sustainable Oil », ce qui signifie provenant de palmeraies sur forêts déboisées avant 2008.

En cas de rejet par le vote populaire, le projet ne pourrait pas entrer en vigueur. Mais on attend en général un résultat favorable pour l’accord. Néanmoins les discussions laissent des traces. La chaine Coop a annoncé qu’elle sortirait progressivement de ses rayons tous les produits contenant de l’huile de palme, et qu’elle lui a déjà substitué l’huile de colza ou de tournesol dans les produits de ses propres marques.

L’UE discute aussi avec l’Indonésie, et il faut s’attendre ce qu’après le débat suisse, elle ne puisse trouver d’accord sans fournir des protections des plus fiables de la forêt tropicale. Le débat sur l’huile de palme était déjà difficile entre l’UE et l’Indonésie.

L’UE veut arrêter à partir de 2030 le soutien aux biocarburants qui à travers Iluc - l’exploitation indirecte de surfaces - entrainent des destructions de forêts tropicales. L’Indonésie se sent traitée par l’UE de manière discriminatoire, par rapport au soja, à travers un classement à haut facteur Iluc (Indirect land use change) pour l’huile de palme. Pour l’Indonésie, les plantations n’auraient plus été étendues depuis 2015, et elle a déjà certifié 1/3 de ses plantations. Ces certifications augmenteraient en cas de décisions similaires de l’UE.

En UE nous verrons aussi revenir des questions connues : les pays industriels ont-ils le droit de dicter à des pays en développement une transformation en réserves naturelles ; le colza et le tournesol ne sont-ils pas plus voraces en surfaces et en eau, au détriment du climat ? AM

Résultats du vote du 7 mars : Juste, juste…51,6 % pour l’accord avec l’Indonésie. La Suisse allemande plutôt pour, le Valais contre.

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François Landrieu

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