veauxNDLLes Pays-Bas abattent plus de 1,5 Mio de veaux/an, dont la moitié provient de la production laitière néerlandais et l’autre d’importations, pour la plus grande part en provenance d’Allemagne, l’autre grand producteur de lait européen.

Il y a environ 1 600 engraisseurs de veaux aux Pays-Bas (130 seulement en Allemagne) dont 60 % sont sous contrats avec l’industrie de la viande, et 40 % d’indépendants. Les 2/3 produisent de la viande de veau, et 1/3 de la viande bovine jeune.

L’entreprise néerlandaise qui domine ce secteur est VanDrie Group, avec un chiffre d’affaires de de 2 Mrds €. Les Pays-Bas détiennent 31% du marché européen, mais seulement 10 % de la viande est consommée aux Pays-Bas, contre 90 % de viande exportée, surtout vers l’Italie, la France, l’Allemagne et, de manière croissante, vers la Chine et les USA.

 

Les positions politiques, et sociétales, actuelles aux Pays-Bas font qu’on s’oriente vers une restriction massive de cet engraissement. Les critiques essentielles portent sur les émissions de GES de ces élevages, sur les transports longs, sur la mortalité élevée des veaux et sur la surconsommation d’antibiotiques.

Les discussions ont surtout été lancées par la ministre de l’agriculture Carole Schouten qui veut un engraissement des veaux plus durable ( ?), et par les études scientifiques qu’elle a commandées et diffusées.

Celles-ci évoquent plusieurs scénarios possibles :
- dans le premier, les veaux restent leur vie durant dans les exploitations laitières, sans séparation mères/veaux, avec pâtures et suffisamment de place, le tout à moins de 4 heures des abattoirs. En d’autres termes : disparition des engraisseurs, des stations de ramassage et d’allotement, et des transports à longue distance.
- dans un second scénario les veaux restent au moins trois mois dans les élevages laitiers avant de rejoindre un engraissement. Les importations ne seraient possibles que si le pays d’origine appliquait les mêmes règles.
- en troisième scénario, développer une production régionale, avec des distances au maximum de 100 km entre élevage laitiers et élevages d’engraissement, en supprimant les allotements et offres regroupées.

Toutes les organisations agricoles et d’élevage sont montées au créneau : LTO, NAJK, NZO, Vee & Logistiek (SBK), pour dénoncer le fait que toutes ces études et débats n’envisagent pas une seule seconde leurs conséquences économiques et financières, qui ne sont jamais chiffrées.

Pour elles, le nombre d’engraisseurs de veau va diminuer de toute manière de 20 % prochainement, et le nombre de veaux engraissés de 10 %. S’il y a des améliorations à faire il faut les entreprendre avec des incitations. Les propositions discutées sont anti-européennes et anti-laitières.

Toutes ces organisations n’ont appris ces résultats d’études que très récemment, pendant la campagne électorale. Elles doivent attendre maintenant la position du nouveau gouvernement de Mark Rutte en formation – après des élections où l’on a notamment remarqué le fort recul des Verts. AM

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François Landrieu

Fondateur de Socopag

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