Personne ne comprend que le gouvernement allemand ait pu approuver le projet de loi pour un label obligatoire des conduites d’élevage, présenté par le ministre de l’agriculture Cem Özdemir.
Le monde agricole ne comprend pas, les protecteurs des animaux non plus ! Du « Murks » !
Il prévoit des niveaux de conduites d’élevages par rapport au bien-être animal : « Stall » pour le minimum légal, puis Stall avec plus de place, Stall avec accès à l’ambiance extérieure, porcheries avec parcours et élevages en liberté, et pour finir bio. Ce label ne devrait pour commencer que concerner les viandes fraiches emballées issues d’élevages de porcs, viandes vendues uniquement dans la distribution alimentaire et les boucheries.
La transformation, donc les charcuteries et les jambons, en sont exclus, ainsi que tout le secteur de la gastronomie. Pour les viandes bovines et les viandes de volailles, on verra plus tard… De la viande porcine ainsi étiquetée, devrait se trouver en distribution en été 2023. Le SPD y a ajouté des conditions de renforcement ultérieur des règlementations de transport et d’abattage des animaux.
Pour ITW, l’initiative Tersol en application volontaire, c’est un recul dangereux du bien-être animal. Pour le DBV, c’est plein de lacunes et de faiblesses et un recul par rapport à l’objectif recherché. Le projet ne concerne même pas les porcelets. Ainsi les porcelets étrangers continueraient à inonder le marché, sans tenir compte des règles de castration applicables.
Les propositions de la profession n’ont pas été retenues. Il n’y a aucune impulsion, aucune valorisation pour les éleveurs, et la loi ne couvre même pas toute la chaine porcine. De leur côté, le lobby animaliste dit à l’unisson : pas de label plutôt que celui-là !
On ne voit qu’une seule issue à peu près logique : jeter au panier ce label obligatoire qui a empoisonné les débats déjà durant toute la législature précédente, et de préférence dans le camp de Bruxelles, puisque des règles européennes en jeu sont tout simplement occultées. La ministre précédente avait fait le choix du label volontaire, ce qui avait été fortement contesté par ceux qui sont maintenant au pouvoir !
Un même bâclage peut être constaté dans les propositions de la Commission européenne pour le renforcement de la directive sur les émissions des industrielles. Les conseils des ministres avaient déjà annoncé une mise en pièces.
Maintenant, ces propositions heurtent la totalité des fractions du Parlement européen. Même les Verts sont outrés que l’on puisse assimiler les exploitations agricoles à des établissements industriels, avec de nouvelles contraintes à la clé. Et puis, les seuils de soumissions ne correspondent aucunement à la politique agricole commune : 150 vaches, 500 porcs à l’engrais, 21 000 pondeuses. Des exploitations à 150 bovins ont du mal à survivre dans la conjoncture actuelle et n’ont rien à voir avec des raffineries de pétrole.
Pour tous, les émissions du secteur agricole doivent être traitées à part et non pas considérées uniformément comme émanant d’espaces clos avec filtre et ventilateurs ; sans parler des coûts supplémentaires… On le dit et le redit : murks ! AM