ble ukraiC’est la première fois que, grâce à la publication d’un groupe de scientifiques dans la revue Nature Food, on a une analyse aussi nette du potentiel inutilisé du blé. Elle arrive à la conclusion que les rendements mondiaux ne sont que de moitié de ce qu'ils pourraient être.

La sécurité d’approvisionnement en produits alimentaires de base, tendue depuis longtemps, est en plus impactée par la guerre en Ukraine. Le changement du climat et l’augmentation de la population font que l’amélioration de la sécurité alimentaire restera un thème majeur.

Le blé est l’une des principales céréales du monde, et l’un des principaux produits alimentaires de base. Il est cultivé dans plus de 100 pays, et il fournit plus de 20 % des calories et des protéines. Beaucoup de pays en développement dépendent fortement d’importations et souffrent de prix élevés et de ruptures d’approvisionnements. Les risques sociaux, les réactions populaires, les migrations et les affrontements guerriers n’en sont que renforcés.

Les rendements du blé n’augmentent plus guère et, pour assurer la sécurité alimentaire, de nouvelles méthodes de sélection doivent être utilisées. Le potentiel est là, selon l’étude publiée, avec entre autres la participation de nombreuses Universités européennes.

Les scientifiques ont cherché à savoir de combien pourrait être le rendement du blé, si les outils de la science moderne étaient utilisés. Ils ont aussi pris en compte les augmentations possibles par l’optimisation des cultures, la gestion de l’eau et des sols.

Pour leur modélisation, les données de 53 régions de production de blé dans 33 pays ont été utilisées. Le potentiel de rendement a été déterminé pour 28 des variétés de blé les plus connues dans le monde, sous condition d’optimisation des cultures. Les résultats montrent que les rendements réels n’atteignent que 51 % des rendements possibles.

Les chercheurs soulignent qu’il est urgent d’agir car les rendements du blé stagnent dans beaucoup de parties du monde. Et l’augmentation de la population rend nécessaire une augmentation des rendements dans la décennie à venir. AM